Français québécois VS français de France : 25 différences clés

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Le québécois ? Certains disent que c’est une autre langue. D’autres jurent que c’est juste du français avec un accent chantant. Personnellement, lors de mon stage à Montréal, j’ai vite compris une chose : entre le français de France et le français québécois, les différences ne manquent pas ! Et pas seulement dans la prononciation… mais aussi dans les expressions, les mots du quotidien et même la façon de structurer certaines phrases.

Vous aussi, vous avez déjà entendu un "c’est écœurant" québécois et vous vous êtes demandé si c’était un compliment ou une insulte ? Vous ne savez pas quoi répondre à un "t’es-tu prêt ?" ? Alors vous êtes au bon endroit.

Dans cet article, je vous propose de découvrir les 25 différences les plus marquantes entre le français québécois et le français de France et de comprendre les subtilités de l’accent québécois. C'est parti !

Le français québécois : ses origines et spécificités

Avant de comparer les mots et expressions, il faut remonter un peu dans le temps. Le français québécois n’est pas une simple variante du français, loin de là. C’est un héritage linguistique riche, façonné par l’histoire, la géographie et les contacts culturels.

Une langue venue de France… au XVIIe siècle

Un peu d'histoire : Quand les colons français s’installent en Nouvelle-France au 17e siècle, ils apportent avec eux leur français de l’époque : un mélange de dialectes régionaux (notamment de Normandie, de Bretagne, du Poitou…).
Ce français a ensuite évolué de façon indépendante en Amérique du Nord, à l’écart des évolutions linguistiques vécues en métropole.

Pendant ce temps, le français de France change, s’uniformise (notamment à Paris), tandis qu’au Québec, certains termes anciens sont restés… et d’autres sont apparus.

Un mélange influencé par l’anglais

Avec le temps, le français québécois s’est enrichi de mots d’origine anglaise (influences économiques, télé, politique, etc.), mais il a aussi développé ses propres tournures et expressions, souvent imagées et très expressives.

Et contrairement à ce qu’on pense souvent, le vocabulaire n’est pas “anglicisé”. Il existe au Québec une vraie volonté de préserver la langue française, notamment à travers l’Office québécois de la langue française. En France métropolitaine, de nombreux mots sont anglicisés, contrairement au Québec où l'on privilégie des termes français (ex: "arrêt" au lieu de "stop").

Une langue vivante, identitaire et assumée

Le français québécois, c’est aussi un marqueur culturel fort, un vrai vecteur d’identité. Il reflète une façon de penser, de vivre et de communiquer bien particulière.
On ne parle pas juste différemment, on pense et on exprime les choses autrement.

25 mots différents entre le français québécois et le français de France

Voici un petit tour des mots du quotidien qui ne signifient pas forcément la même chose des deux côtés de l’Atlantique.

Québec France Traduction / usage
char voiture Un "char" au Québec, c’est tout simplement une voiture.
chum / blonde petit ami / petite amie Très courant au Québec : "Mon chum" = mon copain.
magasinage shopping "Faire du magasinage" = faire du shopping.
épicerie supermarché L’épicerie désigne le lieu où l’on fait ses courses.
dépanneur supérette / petit commerce Petite épicerie de quartier, souvent ouverte tard.
breuvage boisson Mot très courant au Québec, surtout dans les restos.
souliers chaussures "Souliers" est plus ancien, mais encore très utilisé.
tuque bonnet Un indispensable pour l’hiver québécois.
bas chaussettes Attention à la confusion : les "bas" = socks !
gosses testicules (!), enfants (FR) Piège culturel : à éviter dans une conversation formelle.
sac de poubelle sac-poubelle Même chose, mais formulation différente.
cégep lycée / prépa / BTS Système d’enseignement post-secondaire propre au Québec.
linge vêtements "Ramasse ton linge !" = ramasse tes habits.
lavage lessive / machine à laver "Faire le lavage" = faire une machine.
party fête / soirée Usage très courant, même à l’oral.
s’enfarger trébucher Mot typiquement québécois, imagé.
barrer la porte fermer à clé "Barrer" = verrouiller, fermer.
placoter bavarder, discuter Expression très populaire.
pogner attraper / marcher fort Ex : "Ce film a pogné" = Ce film a bien marché.
niaiser se moquer / perdre son temps "Arrête de niaiser" = Arrête de faire l’idiot.
jaser papoter, discuter Très courant : "On va jaser un peu ?"
être tanné en avoir marre "Je suis tanné" = J’en ai assez.
avoir de la misère avoir du mal à "J’ai de la misère à comprendre" = J’ai du mal à comprendre.
pogner les nerfs s’énerver Ex : "Il a pogné les nerfs" = Il a pété un câble.
se faire passer un sapin se faire avoir Expression imagée pour dire qu’on s’est fait duper.
a red rock with a message written on it
Photo by Sylvie MEUNIER / Unsplash

Expressions uniques au français québécois

Le québécois ne se distingue pas seulement par ses mots : ce sont aussi des expressions imagées, souvent très différentes de celles qu’on utilise en France. Voici quelques-unes de mes favorites.

L’accent québécois : en quoi est-il unique ?

Avant même ces mots et expressions, l'accent est souvent la première chose que l’on remarque. Alors pourquoi semble-t-il si éloigné du français parlé en France ? Et surtout, qu’est-ce qui le rend unique ? Regardons cela de plus près.

Un accent plus proche du français ancien qu’on ne le pense

Contrairement à ce que certains croient, l’accent québécois n’est pas une déformation récente du français. Il vient en fait du français parlé par les colons au 17e siècle, qui provenaient majoritairement de l’ouest de la France (Normandie, Bretagne, Poitou, etc.).
Le français de France, lui, a évolué différemment au fil des siècles, sous l’influence de Paris et de la centralisation linguistique. Résultat : le français québécois a conservé des sons et des intonations plus anciens, qui peuvent sembler “exotiques” à une oreille française moderne.

Des voyelles plus fermées, des diphtongues marquées

L’une des caractéristiques principales de l’accent québécois, ce sont ses voyelles nasales plus fermées (ex : pain prononcé presque “pè-in”), ses diphtongues (un même son qui glisse entre deux voyelles), et sa prosodie bien spécifique. L’intonation monte souvent en fin de phrase, ce qui donne cette sensation de rythme “chantant”.

Exemples :

  • “toi” → se prononce souvent “toué”
  • “moi” → “moué”
  • “neige” → peut devenir “nèèjj’ ”
  • “père” → “pèrrrr”

Une prononciation qui varie… même au Québec !

Attention : il n’existe pas un seul accent québécois. Comme en France, la prononciation change selon les régions (Montréal, Québec, Saguenay…) et selon les générations. Certains accents sont très marqués, d’autres plus “internationaux” et cela, surtout chez les jeunes ou dans les médias.

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Expression québécoise Sens en français de France Exemple ou explication
Se pogner le beigne Ne rien faire, traîner “Il fait rien de sa journée, il se pogne le beigne.”
Être aux oiseaux Être très content “Elle était aux oiseaux en recevant son cadeau.”
Avoir la chienne Avoir très peur “J’ai eu la chienne en regardant ce film d’horreur.”
Se tirer une bûche Prendre une chaise Littéralement : "Viens, tire-toi une bûche et assieds-toi."
C’est le fun C’est sympa / agréable “Ce resto-là, c’est vraiment le fun !”
Virer une brosse Faire la fête, se saouler “Ils ont viré une brosse hier soir.”
Capoter (positivement ou non) Être très excité / paniquer “Je capote sur cette série !” / “Il a capoté pour rien.”
Tomber en amour Tomber amoureux “Ils sont tombés en amour cet été.”
Avoir les yeux dans la graisse de bines Être fatigué, avoir l’air vaseux Une façon imagée de dire qu’on est à côté de la plaque !
Attache ta tuque (avec d’la broche) Prépare-toi, ça va secouer “Attache ta tuque, l’hiver arrive !”
Donner un char de troubles Créer des problèmes “Lui, il fait juste donner un char de troubles.”
Être habillé comme la chienne à Jacques Être mal habillé Une image bien québécoise !
Se faire passer un sapin Se faire avoir, arnaquer “Il s’est fait passer un sapin avec cette voiture.”